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Parc écologique Jean-Paul Forand

Parc accessible aux
personnes à mobilité réduite

Parcours 6 à 8 km
Parc écologique Jean-Paul Forand

Parc des Montagnards

Sentier rustique aménagé
Difficulté moyenne
Dénivelé de 175 m

Parcours 5 km
Parc des Montagnards

Parc Ménard

Sentier rustique aménagé
Difficulté moyenne
Dénivelé de 195 m

Parcours 5 km
Parc Ménard

Lutte contre des intrus étouffant la flore indigène

Plantes exotiques envahissantes

Les plantes exotiques envahissantes (PEE) sont des espèces végétales introduites par l’humain, d’une région ou d’un pays éloigné, volontairement ou pas. On les introduit souvent à des fins alimentaires, médicinales ou ornementales, mais parfois elles arrivent clandestinement. Ces plantes ont la caractéristique de se reproduire avec beaucoup de succès, devenant dominantes et nuisibles pour la biodiversité, la santé des humains, l’agriculture ou la foresterie. Elles profitent souvent de milieux perturbés (p. ex. : fossés, nouveaux chemins, lieux déboisés) et de l’absence de leurs prédateurs pour proliférer et dominer ces habitats. Elles peuvent ainsi contribuer à éliminer nos espèces indigènes les plus sensibles.

CENS passe à l’action

Depuis 2020, CENS a entrepris la lutte contre l’alliaire officinale (Alliaria petiolata). Il s’agit d’une petite plante herbacée bisannuelle, cousine de la moutarde, qui a été introduite par les Européens vers 1890. Appelée aussi « herbe à l’ail » pour le goût prononcé de ses feuilles, mais surtout de sa racine, comparable au raifort, il s’agit d’une plante qui s’est échappée de jardins. Depuis sa découverte, en bordure du chemin Saxby sud, des bénévoles de CENS l’arrachent tous les printemps afin de protéger la biodiversité du mont Shefford. 

Les PEE vues à Shefford

Malgré la grande qualité des habitats naturels de Shefford, plusieurs PEE ont déjà été répertoriées. En plus de l’alliaire officinale, vous pourriez observer le roseau commun (Phragmites australis), le nerprun bourdaine (Frangula alnus), le nerpun cathartique (Rhamnus cathartica), la renouée du Japon (Reynoutria japonica) et la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum). Voici quelques précisions sur ces espèces et des liens pour en apprendre davantage.

Le roseau commun

Cette grande plante herbacée vivace forme des colonies denses, dans les fossés, les marais, sur les berges des cours d’eau et dans les friches mal drainées, particulièrement ou le sol a été perturbé. Grâce à ses rhizomes et ses stolons qui poussent rapidement, un clone peut pratiquement doubler sa superficie en une année à peine. Les clones denses de roseau peuvent atteindre plus de 4 mètres de haut, éliminant les autres végétaux en monopolisant la lumière et les ressources nutritives.  

Le nerprun bourdaine

Le nerprun bourdaine est un arbuste importé d’Europe à des fins ornementales. Il colonise des milieux très divers comme les champs en friche, les lisières de forêt, les forêts, les marais, les berges de lacs et rivières, etc. Il produit des fruits en abondance qui tombent autour du plant mère ou sont dispersés par les oiseaux, facilitant sa dispersion à plus grande distance. Formant des bosquets denses, il empêche la régénération des autres arbres et plantes au sol.

Le nerprun cathartique

Le nerprun cathartique est un arbuste importé d’Europe, probablement pour ses propriétés médicinales, car « cathartique » signifie purgatif (=laxatif!). Le nerprun cathartique, semblable au nerprun bourdaine colonise les champs en friche, les boisés urbains et leurs lisières, les berges de lacs et rivières, mais généralement des milieux un peu plus secs. Il se propage grâce à ses fruits qui tombent autour du plant mère, formant des bosquets qui se densifient rapidement. Les fruits restent parfois sur les branches, facilitant leur dispersion par les oiseaux. Cette espèce libère des toxines dans le sol qui nuisent aux autres végétaux, en plus de leur bloquer la lumière, essentielle à leur croissance. Le nerprun garde ses feuilles plus longtemps que les arbres indigènes. On le détecte donc facilement en forêt au début novembre.

La renouée du Japon

La renouée japonaise est une grande plante aux allures de bambou, appréciée pour ses qualités ornementales. Elle atteint souvent 2-3m de hauteur et produit des grappes de fleurs blanches. Elle développe des rhizomes souterrains profonds (2-3 m), formant des massifs sombres qui excluent les autres espèces. On la retrouve surtout dans les milieux ouverts, mais elle tolère l’ombre ou elle y est moins dense. Elle colonise les jardins, les talus de routes, les milieux riverains, les friches, etc. Cette plante peut se régénérer à partir d’un petit fragment de rhizome ou de tige. Il est donc important de bien s’informer avant de s’y attaquer!

L’alliaire officinale

L’alliaire officinale est une plante herbacée bisannuelle échappée des jardins qui se répand rapidement grâce à sa productivité exceptionnelle (un plant peut produire jusqu’à 1000 graines!) et sa capacité à pousser dans divers habitats. On la retrouve dans les fossés, le long des routes et des sentiers, dans les boisés et leurs lisières, dans les plaines inondables, etc. Elle peut devenir dominante en seulement 5 ans. Il est donc important de réagir vite; elle s’arrache facilement. Ses feuilles font un excellent pesto!

La berce du Caucase

La berce du Caucase est une grande plante vivace, proche parente de la carotte, qui peut atteindre 4-5 m de haut lorsqu’elle fleurit. Cultivée pour ses qualités ornementales, un seul plant produit en moyenne 15 000 graines dispersées par le vent et par l’eau, s’échappant du jardin. On la retrouve surtout en milieu ouvert, dans les fossés, les friches, près des voies ferrées ou sur les berges des cours d’eau. Attention avant d’y toucher! Cette plante est dangereuse, car sa sève brûle la peau si on l’expose ensuite au soleil. Il faut donc se couvrir complètement avant toute intervention.

Objectif PRÉVENTION

« La meilleure victoire est celle obtenue sans combat! »

En 2024 CENS s’est donné pour objectif de faire connaître le danger que présentent les PEE pour le maintien de l’intégrité de nos milieux naturels. Nous invitons tous les citoyens à participer à la lutte aux PEE. En plus de poursuivre nos corvées d’arrachage d’alliaire, nous ferons du dépistage afin de mieux connaître la situation, particulièrement sur les terrains protégés par le CENS. Nous pourrons ainsi mieux identifier les priorités et mettre de l’avant d’autres mesures pour lutter contre l’envahissement des PEE sur notre territoire.

Si nous voulons conserver la richesse de nos habitats naturels, il faut agir RAPIDEMENT.

Passez, vous aussi, à l’action

  1. Apprenez à reconnaître les plantes exotiques envahissantes : consultez les liens suggérés
  2. Soyez à l’affût : recherchez-les sur votre terrain et autour
  3. Rapportez vos observations : écrivez-nous (info@censhefford.ca) !
  4. Parlez-en à votre entourage et encouragez sa participation : montrez-lui vos découvertes!

Plusieurs organismes sont déjà à l’œuvre, voici quelques liens à consulter

https://www.environnement.gouv.qc.ca/biodiversite/especes-exotiques-envahissantes
https://www.environnementestrie.ca/les-citoyens-au-coeur-de-la-lutte-contre-les-especes-exotiques-envahissantes

Des brosse-bottes comme outil de prévention

Le Parc écologique Jean-Paul-Forand, le Parc des Montagnards et le Parc Ménard, dans la Réserve naturelle de la Municipalité du Canton de Shefford, ont été dotés d’un nouvel outil de prévention à l’automne 2025 : des brosse-bottes.

Ces équipements permettent de nettoyer les chaussures, avant et après une randonnée. Les brosse-bottes sont un moyen de lutter contre la propagation des plantes exotiques envahissantes (PEE).

Ce sont aussi des outils efficaces de sensibilisation du public à la lutte contre les PEE. Un seul plant de nerprun, par exemple, peut produire des milliers de graines qui, éparpillées sur un substrat fertile vont germer, s’établir et supplanter les végétaux indigènes.

Les oiseaux en sont de grands propagateurs. Ils cueillent les fruits mûrs du nerprun, mais incapables de les digérer, ils les régurgitent dans un rayon de quelques dizaines de mètres, et les graines peuvent alors se retrouver sur un sentier.

Il suffit d’un peu de boue pour que les graines se collent sous la semelle des promeneurs, dans ses rainures et entre ses crampons.

La boue sur des chaussures de randonnée quoi de plus normal? Elles sont faites pour cela : pour pouvoir marcher dans la boue tout en assurant votre pas. Mais c’est aussi ainsi que s’organise la logistique du transport de graines ou de bouts de racine non
voulus.

Il suffit d’un fragment de racine de renouée japonaise pour donner vie à un plant qui ne demandera pas mieux que de se multiplier. Et la particularité de la majorité des plantes exotiques envahissantes, qui n’ont pas d’ennemis naturels dans leur terre
d’accueil (même les cerfs les évitent), est leur capacité de se propager et de conquérir du terrain vite, au détriment des espèces indigènes et de la biodiversité.

Une des façons simples et efficaces de contrer la propagation des PEE consiste à nettoyer vos chaussures à l’aide des brosse-bottes installés au départ (ou à la sortie) des sentiers.

Les brosse-bottes sont-ils efficaces?

Aux États-Unis, la North American Invasive Species Management Association (NAISMA) a recueilli la terre accumulée sous et autour de brosse-bottes et a fait germer les graines qu’elle contenait en serre pour identifier ces semences. Cette terre contenait les
grains de 39 végétaux, dont 14 considérés comme exotiques ou non indigènes. De la terre prélevée sur les sentiers de randonnée à proximité ne contenait pas les mêmes variétés de semences.

L’étude de la NAISMA a prouvé, dès 2014, que les semences de
plantes envahissantes, passagers clandestins à bord des chaussures des randonneurs, sont effectivement retirées par les brosses, ce qui réduit l’introduction de PEE le long des sentiers. Au Québec, les premiers brosse-bottes conçus et installés au mont Saint-Hilaire par Philippe Lamarre, responsable de l’aménagement et de la restauration des milieux
naturels à Connexion Nature, datent de 2010.

Il en existait des versions moins élaborées auparavant, mais à partir de 2021 Philippe Lamarre a commencé à créer des lutrins dotés d’une structure d’acier et d’un panneau explicatif. Ces lutrins permettent de sensibiliser le public, et donc d’obtenir une meilleure adhésion au projet de lutte contre les PEE. Ils sont solides et conçus pour résister à l’usure du temps et au vandalisme.

« Philippe Lamarre et Connexion Nature nous ont généreusement offert leur collaboration pour produire les brosse-bottes placés à l’entrée de nos trois parcs à Shefford, commente la botaniste Andrée Nault, membre du conseil d’administration de CENS, qui est à l’origine de l’initiative à Shefford. Comme les autres collines Montérégiennes, le mont Shefford possède une flore particulièrement riche et diversifiée, avec plusieurs espèces rares ou menacées. C’est pour protéger cet écosystème fragile que nous invitons les randonneurs, coureurs et promeneurs à participer à la lutte contre les plantes exotiques envahissantes par ce simple geste qui consiste à nettoyer ses chaussures avant d’entrer dans nos parcs. »

La réalisation des brosse-bottes et des panneaux de sensibilisation a été possible grâce à une subvention obtenue par CENS de la Fondation de la faune du Québec, dans le
cadre de son Programme pour la lutte contre les plantes exotiques envahissantes, qui est financé par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques (MELCCFP). La Municipalité du Canton de Shefford participe financièrement au projet. Elle a aussi a fourni les matériaux et la main-d’œuvre pour l’installation des
brosse-bottes. L’ensemble du projet est coordonné par Andrée Nault, botaniste dédiée à la conservation. Nous tenons à remercier Connexion Nature pour sa précieuse collaboration.

Pour en savoir plus :

https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/lutte-contre-les-plantes-exotiques-envahissantes-quebec-bonifie-de-9-m-son-partenariat-avec-la-fondation-de-la-faune-pour-preserver-la-biodiversite-et-lintegrite-de-la-nature-50106

https://www.quebec.ca/agriculture-environnement-et-ressources-naturelles/faune/gestion-faune-habitats-fauniques/gestion-especes-exotiques-envahissantes-animales

https://www.pub.enviroweb.gouv.qc.ca/scc

https://fondationdelafaune.qc.ca/programmes-daide-financiere/programme-pour-la-lutte-contre-les-plantes-exotiques-envahissantes/